--L'Héritage des d'Harmonia--

Dans le laboratoire du palais patriarcal, la panique régnait. Lorsque le patriarche était en colère, il ne fallait mieu pas s'approcher de trop près... Une armoire venait d'être détruite d'un simple coup de poing, et une chaise avait déjà subit les foudre de son coup de pied droit...
Les 13 -les mages du laboratoire de magie expérimentale- se demandait ce qu'ils allaient bien pouvoir faire pour calmer leur patriarche : Nemesis d'Harmonia...

"ET MERDE !!!! POURQUOI CETTE SALETE EST EN MOI ????????
_Pat... Patriarche, veuillez vous calmer, je vous prie... Nous n'avons pas terminé de vous expliquer...
_M'EXPLIQUER QUOI ???? COMMENT CETTE SALOPERIE DE GENE QUI EST EN MOI A TUE MA FEMME ????"

Un ton de voix calme est posé vint coupé Nemesis. C'était Maldöror, le plus calme et le plus discret des 13. Il s'approcha du Patriarche, et remit la chaise détruite sur les deux pattes et demies qui lui restaient, et remit ses lunettes en place :

"Patriarche Nemesis. Nous ne pouvons que comprendre votre douleur, bien évidemment. Mais détruire notre laboratoire de nous aidera pas à en savoir plus sur le Magnus. Certes, il est à l'origine de cette funeste tragédie, mais si nous voulons éviter d'autres malheur à votre famille, vous devez nous laisser continuer nos recherches..."

Nemesis frappa le mur le plus proche de son poing droit. Les mages sursautèrent pour la énième fois... Leur Patriarche ne faillisssait pas à sa réputation d'Elfe à la force phénoménale... Nemesis reprit la parole, essouflé :

"Soit... Je... vais me retirer. Si l'on me cherche, je serais dans ma bibliothèque."

Les 13 léchèrent un soupir de soulagement, quand Nemesis eut quitté la pièce... Maldöror, repoussa ses lunettes sur son nez d'un getse du doigt, et s'adressa à ses 12 confrères :

"Le Magnus... Voilà un sujet bien épineux. Reprenons tout depuis le début, je vous prie.
Tout d'abord, le Patriarche vient de la forêt d'Harmonia. Pas la nôtre, mais sa patrie d'origine, située sur le continent lointain d'Arcania. Il y a vécu, élevé par la seule Femme Elfe du Grand conseil, et par le plus fort des soldats de la cité, responsable du régiment d'élite. Mais ses parents sont adoptifs, car Nemesis a été retrouvé dans un temple, lors de l'éradication d'une secte de mages : l'Ordre des Mages Magna. Personne ne sait qui sont ses véritables parents, mais ce qui est sûr, c'est que notre Patriarche détient le pouvoir de maîtriser à la perfection Sinbreaker, l'épée sacrée qui est en fait une antique création Magna, purifiée par l'avatar de la sagesse : Ouroboros. Nemesis est aussi un elfe des plus atypique, car il possède une étrange faculté, celle d'apprendre avec facilité. Il assimile aussi bien les arts de combat, que le savoir des livres, et ceci avec une extrême aisance. Jusque là, vous suivez...?"

Les 12 autres mages acquiecèrent d'un hochement de tête. Moldöror toussa sobremznt, avant de reprendre :

"Nemesis a ensuite mené une vie tout ce qu'il y a de plus normal. Mais il s'est marié il y a huit ans, avec -l'Aube Nouvelle puisse préserver son âme- Dame Elya. Celle-ci lui a offert deux beaux enfants. Mais quelque chose cloche, car le temps de grossesse des jumeaux ne dépasse pas les cinq mois... Et à terme, Nayle et Naëlya naisse pourtant en parfaite santé, développés normalement. Ensuite, il y a l'étrange croissance fulgurante des deux enfants. Il atteignent un âge semblable à celui de vingt ans en à peine sept ans... Et peu de temps après, Dame Elya meurt d'une affliction inconnue. Aucune fièvre, juste de la fatigue exponentielle jusqu'à en mourir. Et c'est là que rentre en jeu ce mystérieux Magnus..."

Un autre mage, un peu ventru, et portant une large barbe brune, lui reprit la parole :

"Exact. Et peu de temps avant ce drame, le Patriarche nous apporte un échantillon de son sang pour que nous l'analysions, car il soupçonnait une grippe. Et c'est là que nous intervenons.
_Le sang de Nemesis n'est pas exactement comme du sang elfique normal, poursuivit Moldöror, il contient un agent magique organique : le Magnus. Nommé ainsi car il détient une fréquence magique semblable à celle de Sinbreaker. Cet agent est donc de la même source magique : la magie Magna, celle qui fut interdite d'utilisation après la destruction de ses créateurs.
_Et nous avons découvert que cet agent organique favorisait la croissance de l'être qui le portait, et influançait les corps qui rentrait en contact avec le porteur. Autrement dit, lors du rapport... charnel entre Nemesis et Dame Elya, le Magnus a probablement dû vouloir coloniser son corps, l'épuisant de ce fait. Mais la resistance de Dame Elya étant considérablement moins grande que celle de notre Patriarche, le Magnus n'a pu s'y développer, et a tué l'hôte de ce fait."

Les 13 marquèrent une pause... Le souvenir des funérailles récentes de Dame Elya marquait encore les esprits des harmoniens... Et en parler de manière scientifique choquait, même pour des mages de science. L'un des 13 coupa le silence.

"Pauvre Patriarche. Il doit éprouver le sentiment d'avoir tué Dame Elya...
_C'est même certain ! Tu as vu l'état du labo ?
_Sans oublier Sieur Nayle qui a quitté la cité, reprochant à son père de ne pas s'être assez occupé de sa mère... Il croit toujours que la pauvre Elfe est morte d'un chagrin refoulé.
_Quoi qu'il en soit, nous devons continuer nos recherches !! Qui sait ce qui pourrait arriver à Dame Naëlya ou à Nayle, si nous ne continuons pas nos recherches...?"

Les 13 se mirent au rangement de leur laboratoire, avant de plancher de nouveau sur le sujet du Magnus...

A Amneroth, l'Auberge noire était pleine à craquer. En ce jour, le marché battait son plein, et il n'était pas rare que du monde passe se désalterer à la plus grosse taverne de la ville. L'occasion aussi, pour certain, de récupérer des informations sur les finances des cités voisines au gré des conversations. Alors qu'une dame elfe d'une rare élégance était en train de boire au bar, un énorme guerrier d'au moins trois longueurs d'épaule de large pénétra dans la salle. Remarquant la ravissante demoiselle assise au comptoir, il ne put s'empêcher de s'en approcher... Il posa son coude sur le bar si violemment qu'il fit sursauter les choppes des poivrots à proximité :

Bonjour Femme, je suis Irakos, fier guerrier du peuple des montagnes de l'Est ! Soit ma compagne, et tu seras la plus heureuse des Femmes. Une Elfe comme toi ne peut qu'aller avec le plus puissants des guerriers présent en cette ville !!
_Non merci" répondit alors l'elfe d'une voix nonchalante et froide, sans adresser un regard à l'homme. Celui-ci se vexa aussitôt et posa sa main sur l'épaule de l'Elfe de façon ferme. Bizarrement, elle ne bougeait pas. L'impact de la poigne ne l'avait même pas ébranlée.

"Retire ta main de mon épaule.
_Ha ! Je t'ai choisi, Elfe, tu es donc à moi ! Les Femmes n'ont aucun droit à la parole !
_C'est bien dommage pour toi, mon grand. Car je ne viens pas de ton pays."

La demoiselle elfe saisit son bras et le repoussa d'une main. Puis elle se leva et fit face à la brute qui commençait à bouillir...

"Toi ! Tu vas le payer, sale pute !!!!"

Le guerrier adressa un coup de poing titanesque à l'elfe, mais celle-ci esquiva avec aisance, et se saisit de nouveau du bras, pour expédier le malotru à plusieurs mètres contre le mur en face. L'homme se releva péniblement, et tâta son dos...

"Qui es-tu... Tu ne peux pas être une Femme !!"

Un tabouret de bar le percuta en plaine face au même moment. L'elfe demeurait toujorus aussi calme après ça.

"Je suis une Femme, l'une de celle que l'on évite de taquiner, quand un grand dadais comme toi ne sait pas se battre..."

L'assemblée commençait à élever un brouhaha dans la salle. La demoiselle aux cheuveux d'argent frappa contre le comptoir pour stopper le bruit, et déposa délicatement quelques pièces d'or pour le tavernier. Ensuite, elle tourna les talons, sans plus se soucier de l'homme. Elle rajouta, sans se retourner :

...et surtout quand cette même Femme appartient à la famille des d'Harmonia.

Puis elle sortit de la salle, sous les regards abasourdis des Seigneurs et combattants présents.

Plusieurs jours plus tard, les ruelles d'Amneroth étaient redevenues plus calmes. La quiétude des lieux pouvait de nouveau masquer la précarité de la majorité des habitants. Dans ces ruelles silencieuses réputées pour leurs coupe-jarrets, quelqu'un arpentait le pavé à pied, emmitouflé dans un large manteau noir. Le bruit de ses bottes résonnait, tandis qu'il se rapprochait d'un endroit un peu plus animé : la place de la Cathédrale...

Sur cette place dominée par un imposant batiment de culte, une gigantesque cathédrale d'un noir à faire pâlir les ombres, il y avait toujours assez de monde pour passer inaperçu en pleine journée. Le mystérieux personnage continuait d'avancer, négligeant les petites créatures qui abondaient pour tenter de faire la manche. Aucunes d'elles, bizarrement, n'osa aller ballader ses mains dans ses poches. Car de leur petites tailles, elles avaient aperçu le visage dissimulé sous la capuche, le visage appartenant à celui qui avait décapité sur place l'un de leurs compagnons de rapine il y a deux jours.
L'étranger poursuivait sa route, mais un énorme vcarme retint son attention en même temps que celle de nombre de gens de la place... Deux guerriers étaient en train de mettre à mal un colosse orque de deux mètres de haut... Le mystérieux personnage s'approcha du collosse à terre et lui tendit le bras. Malgré la différence notable de constitution, l'Orc réussit à se relever avec son aide. Les deux guerriers toisèrent le nouveau venu. L'un d'eux, d'aussi grande constitution que l'Orc, revêtait une armure complète qui empêchait de voir à quel peuple il appartenait. Le second, était assez mince, de taille moyenne, portait de putites lunettes rondes et un long manteau en cuir brun. Son expression ridée avait quelque chose de malsain. L'inconnu baissa sa capuche et fit apparaitre un visage d'elfe aux traits fins, aux cheveux blancs, et au regard d'acier exprimant la froideur. Il ne dit rien, et toisait les deux guerreirs.

"Tu tiens tellement à mourir, jeune sot...?" s'exclama l'homme mince, avec une voix erraillée.
"La voie des fous ne peut prétendre à connaître le danger" ajouta le colosse qui l'accompagnait, d'un ton étonamment doux et calme.
L'elfe se contenta de repondre :
"Toi, la crevette, et toi, le tas de ferraille... Dégagez le plancher."
_Hoho !! Hahaha !! Je ne savais pas que les Madronniens étaient aussi suicidaires !! Nous n'allons pas nous ennuyer ici, mon cher Galäd ! haha !!
_Le calme précède souvent la tempête. Le bruissement d'aile du papillon peut déclancher un véritable raz-de marée."

L'elfe haussa un sourcil à l'écoute des paroles de Galäd, puis rajouta :

"Ce serait dommage de devoir tuer un poète. Allez-vous en, dernier avertissement.
_Ecoute, mon gars... On est ici à la recherche d'une personne. Si tu me donne ce précieux renseignement, j'oublie ton arrogance et te laisse la vie sauve, cela te convient-il ? Je recherche le dernier détenteur du Magnus...
_Je ne connais pas de telle personne, ni n'ait entendu parler de... "magnus". Maintenant déguerpissez.
_Quel dommage...
_Lorsque le sage montre la lune, le fou regarde le doigt..."

L'elfe se mit en garde, et dégaina une épée longue et entièrement noire du pommeau à la pointe de la lame...

Comme il incombe de se présenter à celui que l'on va tuer, sache mon nom. Je suis Nayle Mélindès...

L'homme tendit le bras, et une sorte de lame telescopique se dépoloya en épée.

"Je suis Yardö, Maître-Lames. Et voici Galäd, le Colosse des Dunes. Retiens ces noms pour pouvoir dire en enfer que tu as eu l'honneur de périr par nos mains...
_Ben voyons... Je suis désolé pour vous, mais mon nom ne vous apportera aucun prestige dans quelques instants..."